5 Septembre 2011
J'ai cessé d'écrire comme de vieillir un soir d'avril. Ce soir-là la mer était brune, marron, et presque noire aux confins. Elle charriait déjà sur les brise-lames une odeur d'algues, de parchemin et de pourriture. Dans cette écume, j'ai jeté pêle-mêle un bon milliers de pages éparses, mêlées, une centaine de nouvelles, deux ou trois romans inachevés, un essai et des milliers de rimes sans suite, sans vers. Une boue de mots et de souvenirs qui depuis des lustres ne pesaient presque plus rien, à peine l'âme des morts dans les sarcophages.