LE Mail

La réalité dépasse toute fiction, c'est archi connu.
Tout de même cette fiction dépasse elle-même toute imagination.

Alors, oui, l'écrire jusqu'au bout, en toute vérité : personne ne le croira ... c'est réconfortant.

Un rendez-vous manqué.  Le vide d'écrire.

Et la position de l'écrivain avatar est bien confortable, finalement, pour ne pas avancer à découvert :

de la fiction pure, par un être de papier. 

Euh ! excuses ... j'imagine que vous n'avez pas encore eu le temps acheter mon merveilleux livre ... alors, disons à tout le moins ... un être électronique.

C'était l'autre jour, un ancien collègue m'envoie ce mail, comme un détonateur.
Il voulait me donner des nouvelles de cette institution où se seraient passé tous ces événements anciens ici relatés (notez bien le conditionnel intransigeant ou l'intransigeance conditionnelle, c'est selon - selon quoi ? me direz-vous).

--- Bonjour, me dit-il ainsi.

---  Voici le mail que tout le XX a reçu lundi.

Depuis, l’équipe système l’a détruit de tous les PC’s. Trop tard, il était déjà hors de l’institution.

Attention quand même, c’est de la bombe. A manier avec précautions.

Bonne journée,

C'était ce lundi.
Depuis, mon histoire somme toute personnelle, ou que d'aucun(e)s relègueront à ce niveau, me revient en mémoire.  Et si ce n'était pas si personnel que ça ?

S'ils s'y étaient tous mis à me faire voir mon erreur, afin de masquer l'hideuse, la terrifiante réalité ? 

Quelquechose qui dépasse toute fiction, que le citoyen ne pourra jamais croire, alors qu'il en est la première et universelle victime ?

From: Qsec
Sent: 01 August 2011 09:02
Subject: ma démission à cause de tout ce qui se passe au XX
Importance: High 

Cher XX,

Cher XYX,

Voilà, j'ai pris la décision de démissionner du XX car j'ai appris de drôles de choses sur vous. En effet, il paraît que vous (XXXXX) forniquez avec XXXXXX et que de plus, vous bouffez les chattes de XXXXX, XXXXXXXX et XXXXXXX. Si ce n'est pas une honte, ça ? Ces femmes ont des postes intéressants alors que quand on passe un concours, on reste bloqué. La petite XXXXXXXX est même fonctionnaire alors qu'elle n'a jamais passé un concours. XXXXX n'a jamais passé un concours et elle est AD et XXXXXXXXX, cela fait dix ans qu'elle est au XX (???) Alors, s'il faut sucer la bite du XX pour avoir un poste, c'est vraiment dégueulasse.

Même chose pour la mère X. XXXXX, elle a eu un gosse de l'ancien XX Xxxxx et maintenant elle est XXX.

Alors, bonne rentrée parlementaire après des vacances bien méritées.

Ciao

Xxxxx-Xx

fidèle servante de princesse Xxxxx Xxxxxx (dite la princesse pétasse)

Moi, je ne sais pas. De mon poste d'observation, de ma léthargie, je ne fais que relater.  Ici, relater un événement banal, le contact d'un ami, la révélation de faits plus qu'incertains.

Ceci n'est qu'un texte, et pas même un texte, une succession de mots et de signes sans prétention littéraire.
On n'en est plus là ...

Seulement tenter de comprendre, rassembler le vécu, tisser des liens.

Se montrer en miroir, comme témognage, même si personne ne veut, ne peut comprendre cet arrêt sur image, grossissant, mutliple et effrayant, qui s'esquisse lourd de conséquences, de non-dits, d'insinuations et de doutes.

Dans un monde dévasté, il ne resterait plus qu'écrire,

aussi absurde, limitée et narcissique soit cette tâche.


Que pourrions-nous faire d'autre ?

Alors, j'écris, au moins pour moi.

Et comme dit si bien le cliché : "Toute ressemblance, etc ..."

Un dernier mot pour la courageuse présumée auteure de ce message incertain :

je serais vraiment ravie de prendre le café avec un être fictif de votre densité et de votre intégrité.


Je vous salue, Marie !