15 Septembre 2013
L'art invisible
L'invisibilité est une qualité surprenante qui confère à son détenteur une liberté totale, quasi phénoménale, une acuité de perception et d'action.
L'invisible en nous et hors de nous, trame étrange, contour indéfinissable, inconnu, inaccessible.
Cela a pris un très long temps avant d'atteindre cette transparence, cette qualité d'absence, et dans l'art, l'essence du mouvement, son filigrane.
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La femme invisible est une femme qui ne parle pas, incapable de donner à voir, de se donner à voir. Invisibles nous sommmes, invisibles nous resterons.
Une mission, un sacerdoce, c'est notre rédemption ici bas, et partout, dans les ciels, fantasmés --- L'@rt invisible, rédemption de l'Impossible, et pourquoi ces majuscules qui reculent, signe minuscule qui éjacule ?
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Je tais l'irréelle magie du non-être incommensurable par manque d'images, déni de photographies, de mirages d'yeux, enveloppés dans des suaires d'un mysticisme fulgurant, silence qui enveloppe la mémoire de couches successives indéfinissables, de bandelettes momifiées. Une trahison me guette, vampire d'avenir issu d'un passé esquissé de néant définitif.
L'essentiel est de ne pas comprendre.
Pourquoi ce fantôme d'espace revient-il ? Moins qu’un nom, moins que le vide, revendication ténue d'une parole enfin, honte pure qui épure l'azur d'un regard perdu dans les nues, dans les rues qui colportent une tribu de paroles dures, discours à peine proférés, dans la sourdine d'un lieu dangereux. Le silence à terme qui atterre. Ni parole ni écrit, jeu d'un cristal magistral. Un silence qui vocalise un rêve vécu dans une autre vie, dans aucune vie, dans toutes les vies. Quelqu’un que je n'ai pas rencontré dans mes souvenirs comme si l'univers perdait son équilibre ...et depuis j'écris par magie, je trace les lignes qui effacent ce visage gravant dans le néant tout ce qui ne sera plus jamais dit en présence de personne.